Les glaciers, notre plus grande source d’eau douce

Les glaciers, notre plus grande source d’eau douce

Dans un temps de réchauffement climatique, les scientifiques tirent le signal d’alarme tous les ans sur les conséquences. Une de ces conséquences qui inquiète le plus est le futur des glaciers et ce qu’il adviendra s’ils continuent de perdre de la glace et disparaissent. Quand on nous demande ce qu’est un glacier, la plupart visualise une grosse masse de glace au sommet des montagnes en haut altitude ou flottant dans l’océan au pôle. Mais la plupart ne comprennent pas exactement ce qui est en jeu. Corrigeons cela !

Photo d'un glacier alpin
Glacier alpin de Schlatenkees (source : Rafael Brix)

Qu’est-ce qu’un glacier ?

Un glacier est une masse de glace compact et dense, constamment en mouvement [1]. Ils descendent les pentes de la même manière que les rivières. À cause de cela, l’on pourrait presque les considérer comme un fluide à haute viscosité.

Les glaciers sont classés en deux catégories : confiné ou non confiné.

Les glaciers confinés (ou glacier alpins) sont ceux formés en fonction de la topographie, dans les montagnes et les talwegs (la ligne formé par l’ensemble de points de plus basse altitude dans une vallée).

Pour les glaciers non confinés (ou glaciers continentaux), la topographie ne contraint pas leur extension. Ils sont donc considérablement plus grand. Les inlandsis du Groenland et de l’Antarctique sont dans cette catégorie.

Photo de l'inlandsis Antarctique
Le mont Sidley et l’inlandsis en Antarctique (source : U.S. Navy photo)

Les glaciers ne sont pas spécifiques à notre planète. On peut aussi en trouver sur Mars, au pôle, et sur Ganymède, Callisto et Europe, trois lunes de Jupiter.

Comment il se forme ?

La neige tombe en haute altitude ou haute latitude, créant plusieurs couches. Sous leur propre poids, elles sont compactées, créant une large masse de glace. C’est ce poids important qui le fait se déplacer. L’apport de neige doit être plus important que la fonte, la sublimation (transition de l’état solide à l’état gazeux) et l’eau glacée descendant la pente sur laquelle il est.

Un glacier a trois zones. La zone d’accumulation où la neige se transforme en glace (habituellement la partie la plus en amont dans les glaciers alpins). La zone de transport, la partie la plus épaisse, avec peu de fonte et beaucoup d’érosion. La zone d’ablation où le glacier se termine telle une falaise.

L’altitude de formation dépend de la latitude. Elle est au niveau de la mer au pôle tandis qu’elle est à environ 3 000 mètres dans les Alpes.

Une masse mouvante

Quand l’épaisseur du glacier dépasse les cinquante mètres, il gagne en plasticité, en malléabilité [2]. Cela lui donne la capacité de se mouvoir dû à son propre poids. Ce faisant, la surface, qui n’est pas aussi malléable, se casse et crée des crevasses et des séracs (grande colonne de glace entre les crevasses).

Sa vitesse dépend de plusieurs caractéristiques : la topographie (l’orientation et l’inclinaison de la pente), sa température (causant la présence d’air et d’eau liquide, lubrifiant l’interface en le sol et le glacier et augmentant sa vitesse) et la régularité du sol (avec plus ou moins de rochers, réduisant la friction et augmentant la vitesse).

Bien sûr, la vitesse n’est pas la même partout dans le glacier. Elle atteint son maximum au plus profond de la zone d’accumulation et à la surface de la zone d’ablation tandis que la vitesse minimum est sur les bords.

La vitesse moyenne dépend des glaciers et est entre quelques centimètres et quelques dizaines de centimètres par jour. Cependant certains peuvent atteindre plusieurs mètres par jour, comme au Groenland.

Qu’apportent-ils ?

Les glaciers sont les plus grandes réserves d’eau douce. Ils sont la source de certains des fleuves les plus importants du monde, grace à l’eau de fonte, procurant de l’eau pour des millions d’humains, d’autres animaux et plantes.

L’albédo (sa capacité à réfléchir la lumière) élevé, grace à la glace, est aussi un facteur déterminant. Il aide à réguler la quantité de rayonnement solaire atteignant la Terre et donc sa température.

Par leur mouvement, les glaciers cause de l’abrasion (érosion lorsque deux surfaces sont frottées l’une contre l’autre) et de l’excavation glaciaire (entrainant des roches durant sa progression). Cela résulte respectivement en la formation de cirques (des vallées concaves avec un sol lisse) et de moraines (accumulation de rochers).

Risque de disparition

Maintenant, parlons du sujet qui fâche… À cause du réchauffement climatique, les glaciers sont de plus en plus petits. Quelles sont les conséquences de leur diminution et leur disparition sur notre quotidien ?

Tout d’abord, moins de glaciers et moins d’inlandsis, équivaut à moins d’albédo. Cela résulte en une augmentation de la quantité de rayonnement solaire atteignant le sol, puis une réchauffement encore plus important, puis plus de glaciers fondront, etc. Cela créerait un effet boule de neige impossible à enrayer.

Comme précisé précédemment, ils sont la plus large source d’eau douce dans le monde. Cela conduira à un tarissement, un assèchement des principaux fleuves et rivières, réduisant la quantité d’eau potable et d’eau nécessaire à l’irrigation des cultures.

Au final, la protection de nos glaciers est important, tout comme la réduction du réchauffement climatique auquel nous faisons face. Notre survie en dépend.

Références

[1] All About Glaciers | National and Ice Data Center, https://nsidc.org/cryosphere/glaciers

[2] Greve, R.; Blatter, H. (2009). Dynamics of Ice Sheets and Glaciers. Springer. doi:10.1007/978-3-642-03415-2

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